Etienne Van der Belen vit ses premières années en Amérique latine, et garde pour ce continent un grand attachement. Après des études de droit, il fonde, avec l’aide de son père, l’ONG Quinoa. Celle-ci vise à sensibiliser les jeunes à la nécessité d’un vrai dialogue avec les pays du Sud en organisant des chantiers interculturels dans des communautés locales d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie.
En parallèle il étudie l’art dramatique au Conservatoire Royal de Bruxelles, dans la classe de Pierre Laroche. Il participe au premier marathon européen de la création théâtrale au Plan K, où il rencontre Eve Bonfanti et Yves Hunstad. Ensemble ils décident d’organiser une tournée de La Tragédie Comique à Cuba et au Nicaragua, à laquelle il participe comme acteur-traducteur. Cette belle expérience le confirme dans son désir de créer davantage de rencontres théâtrales avec le Sud et par ailleurs de continuer à collaborer avec Eve et Yves dont la démarche artistique le passionne.
Par la suite il joue dans de nombreux spectacles, sous la direction notamment de Philippe van Kessel, Michael Delaunoy, Stuard Seide, Jacques Lassalle, Pietro Pizzutti, Jean-Claude Berutti, Mario Gonzalez...
Mais le dialogue Nord-Sud le tenaille. Il le met en mots et en scène avec Laurence Vielle, Mathieu Ha et Michael Delaunoy dans l’Immortaliste. Et pour le vivre sur le terrain, il met en scène Passerelles, création collective réalisée au Burkina Faso et réunissant des comédiens burkinabés, québécois et belges. Et par la suite il monte, avec José Oriol et le Théâtre de Los Elementos, Opcion cero, à Cuba, sur les difficultés causées par l’embargo américain.
Pendant quelques années, il vit dans les marolles où il met sur pied des projets de théâtre comme espace de dialogue entre différentes cultures, groupes sociaux ou générations : La dernière cheminée d’Alain Cofino Gomez, avec des détenus de la prison de Saint Gilles et des jeunes marocxellois et Le grand bal des marolles de Véronika Mabardi, mis en scène par Xavier Schaffers, au théâtre Les Tanneurs.
Pour se consacrer entièrement au théâtre, il quitte l’ONG Quinoa et crée avec quelques amis artistes l’asbl Chispa, dont le l’objectif social est « de favoriser toute activité créatrice de nouvelles utopies, afin de contribuer au rapprochement humain et d’encourager le développement de solutions alternatives aux déséquilibres existentiels, moraux, sociaux, économiques et environnementaux de notre époque ».
Marqué par la mort de sa grand-mère alors qu’il était au théâtre, il demande à Eve Bonfanti, Simonne Moesen et Yves Hunstad de l’aider à concevoir un spectacle en son hommage. Deux années d’écriture, de répétitions et d’esquisses publiques aboutissent à A ta folie ! , spectacle unipersonnel dédié à cette grand-mère hors du commun, tendre Don Quichotte des temps modernes.
Après avoir joué ce spectacle au théâtre de la Balsamine et dans plusieurs centres culturels de la Communauté française de Belgique, l’envie était grande d’emmener ce spectacle à la rencontre d’autres publics, dans le Sud. Avec l’aide du CGRI, il part en tournée en Afrique (Burkina Faso, Mali et Cameroun) et en Amérique latine ( Bolive et Chili). Dans ses valises il emporte aussi Le dernier des jongleurs, spectacle de rue conçu avec Lorent Wanson, à partir de « La naissance du jongleur » de Dario Fo.
Ensuite, Eve Bonfanti et Yves Hunstad lui demandent de participer à leur nouvelle création. Pendant plusieurs années, à travers de nombreuses résidences en Belgique et en Franceils ils créent le spectacle Voyage. C'est l'histoire imaginaire de six personnages qui évoluent sans cloisons dans différents couloirs du temps et qui entraînent le spectateur dans un monde aux repères changeants. C'est un voyage à la fois drôle et poétique, à la lisière du rêve, de la science, de la vie et de la mort. Ce spectacle tourne encore actuellement.
Artiste associé à la Maison de la culture de Tournai pendant une dizaines d’années, il y anime différents ateliers et stages et crée également plusieurs spectacles qui associent comédiens professionnels et amateurs : La nuit à fleur de peau, Bach Africa, le théâtre ambulant Chopalovitch. Il travaille souvent en collaboration avec Barbara Sylvain qui assure la mise en scène de Mémoires vives.
A la suite de sa tournée de A ta folie ! en Bolivie, on lui propose de créer un spectacle belgo-chilien, à l’occasion des 10 ans de coopération entre la Communauté française de Belgique et le Chili. Deux ans de travail d’écriture avec Veronika Mabardi et Juan Radrigan, et plusieurs mois de répétitions en Belgique et au Chili aboutiront à « Accrochés au vent / Amarrados al viento ».
Pascal Crochet lui propose de faire partie de l’équipe de création des spectacles RW (premier dialogue) et RW (deuxième dialogue), autour de l’œuvre de Robert Walser, « grand écrivain de l’infiniment petit ». Une très belle et singulière aventure théâtrale.
Après sa rencontre avec Henri Gougaud et l’univers des contes, il décide, en collaboration avec Claudine Aerts, d’explorer à nouveau le thème abordé dans A ta folie !, à savoir la relation entre un petit-fils et sa grand-mère au moment de son «Passage», mais sous un angle nouveau. Le spectacle L’appel du large mélange, dans l’écriture, des moments plus contés, avec le seul pouvoir d’évocation des mots, et d’autres plus théâtraux, plus joués, et privilégie ainsi l’art de la relation avec le public tout en gardant le plaisir de l’incarnation des personnages.
Avec Claudine Aerts, il crée également Jean de Fer - L’homme sauvage et l’enfant, spectacle inspiré d’un conte initiatique des frères Grimm, en écho à son engagement au sein de l’école Aurore, une école de l’initiation. En 2019, à la suite d’une marche de deux mois jusqu’à Assise, en Italie, il crée le spectacle Gioia perfetta, mis en scène par Pascal Crochet au Théâtre Le boson, à Bruxelles. Depuis 2009, il est artiste-conférencier en art dramatique à l’école supérieure des arts de Mons Arts2.