“Montrer son épée ne signifie pas nécessairement combattre : c’est aussi parfois simplement le signe d’une allègre détermination”. Robert Bly
PRÉSENTATION DU SPECTACLE
Dans le conte Jean de Fer il est question d’une forêt mystérieuse, d’un marais dans lequel est tapi un homme sauvage. Celui-ci est capturé et mis en cage dans la cour du palais du Roi. Le prince, âgé de 8 ans le libère, malgré l’interdiction de son père, et l’accompagne dans la forêt où il vivra quelques jours en sa compagnie. Ensuite l’homme sauvage pousse le prince à parcourir le vaste monde, pour qu’il apprenne à devenir un homme complet. Il deviendra ainsi tour à tour aide-cuisinier, jardinier, chevalier ; il connaitra la solitude, la pauvreté, la douleur, et, avec l’appui de l’homme sauvage, livrera bataille, gagnera des tournois et finalement obtiendra la main d’une princesse… Il deviendra ainsi un véritable prince, non par sa seule naissance (lignée), mais par ce qu’il aura accompli lui-même, avec l’aide de l’homme sauvage et grâce aux qualités que seule l’expérience de la vie pouvait lui apporter.
Il s’agit donc de l’initiation d’un jeune garçon par un homme sauvage, du passage progressif de l’état de garçon à celui d’homme, sous la conduite de ce mystérieux mentor à travers différentes épreuves « initiatiques ».
Mais c’est aussi la transformation de l’homme sauvage, qui progressivement, de par sa relation avec le jeune prince, passera d’une sauvagerie stérile, négative et même meurtrière (parce que non reconnue par une civilisation factice et rigide) à une énergie vitale enfin canalisée.
Cette histoire est la clé de voûte du spectacle, la source qui coule à travers les mots du conteur, et qu’irriguent aussi les rythmes et les chants des musiciens chanteurs.
A travers la lecture du conte Jean de Fer des frères Grimm qui raconte la rencontre entre l’Homme Sauvage et l’Enfant, nous nous retrouvons réunis autour d’une même question : Comment redevenir, selon l’expression d’Henri Gougaud, un « être entier » aujourd’hui ? C’est-à-dire : Comment retrouver en nous cet équilibre entre nos parts sauvage et civilisée ?
Et pour cela, nous voulons redéfinir tout d’abord cette part sauvage en nous, et lui donner un nouveau sens, loin de la connotation barbare du terme. Renouer avec cette part fondamentale, réprimée et contrôlée par la civilisation des sociétés humaines, cette part dormante, dont la mise en sourdine nous donne cette impression d’incomplétude, ce sentiment d’être amputé d’une partie de nous-même.
DISTRIBUTION
Auteur – Interprète Etienne Van der Belen
Compositeur Baptiste Vaes
Musiciens - Interprètes Carole Verhaeghe, Baptiste Vaes et Yves Delattre
Regard extérieur écriture Henri Gougaud
Regard extérieur mise en scène Claudine Aerts
Création lumières et régie Josse Derbaix
Images, photos, vidéos Marco Lavand’homme
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PRESSE
Si tous les contes avaient la poigne de Jean de Fer et tous les conteurs le talent d’Etienne Van der Belen, cet art, très présent ces deux derniers jours à Huy, rivaliserait avec les meilleures séries télévisées. Impossible en effet de lâcher le fil de ce récit, aussi classique que passionnant, sous-titré l’homme sauvage et l’enfant comme le livre de Robert Bly qui a inspiré le comédien conteur. Des histoires de prince déguisé en jardinier, de princesse amoureuse d’un usurpateur d’identité et d’une vérité qui éclate au grand jour, il en existe certes des milliers. Mais lorsqu’elles sont racontées, en rythme, musique et humour, avec autant de justesse, d’accords de guitare, de coups de gong et de chants choraux ; lorsqu’elles abordent avec intelligence le thème de l’initiation propre au conte et celui de l’homme sauvage qui sommeille en nous, alors le bonheur est presque total.
Très belle découverte aux Rencontres théâtre jeune public, la création de Chispa asbl vient démontrer à quel point les messages passent mieux lorsqu’ils sont transmis par le biais d’une histoire rondement menée plutôt qu’à coups de sermons. On se laisse volontiers emporter par celle de Jean de Fer, homme sauvage tapi dans la forêt, enfermé dans une cage, puis libéré par le jeune prince qui partira avec lui dans la nature afin d’apprendre à devenir un homme, un prince dans le vrai sens noble du terme.
Désireux d’aborder la question des rites initiatiques, Etienne Van der Belen, précise à bon escient que cette quête sauvage et sa transmutation concerne aujourd’hui autant les filles que les garçons.
Laurence Bertels – La Libre Belgique 21-22 août 2021
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